Une stratégie nationale de santé … pas très stratégique

La ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol TOURAINE a présenté hier les grandes lignes de la stratégie nationale de santé (SNS) suite à la remise du rapport « Cordier » préfigurant la grande loi de santé publique en 2014. La FFMKR est satisfaite de constater que la prévention et les soins de premier recours fassent parties des trois piliers de la SNS.

Les annonces de la ministre soulèvent toutefois de nombreuses inquiétudes tant dans le futur service public territorial de santé piloté par les Agences régionales de santé, que dans l’extension de la rémunération sur objectif de santé (la fameuse prime à la performance) et de la rémunération de coordination, à l’attention exclusive du professionnel pivot en charge de la prévention … qui ne sera pas le masseur-kinésithérapeute.

Inquiétude également sur la promesse de « la généralisation du 1/3 payant sous prétexte de donner un accès aux soins à tous » oubliant au passage que pour dispenser des soins, il faut des professionnels de santé partout sur le territoire. Oubliant qu’avec cette mesure le déficit de la sécurité sociale va croître. Oubliant que la charge de travail administrative va augmenter Oubliant que le patient n’aura plus conscience des tarifs des soins qui lui seront prodigués …

La ministre a également annoncé des « nouveaux transferts de compétences » entre professionnels de santé oubliant au passage qu’une compétence s’acquiert mais ne se transfère pas. La ministre a également annoncé « la création de nouveaux métiers » de niveau intermédiaire entre les auxiliaires médicaux et les médecins. Cela expliquerait-il le retard des travaux de réingénierie du DE des masseurs-kinésithérapeutes ?

La FFMKR regrette que les objectifs de cette stratégie nationale de santé soient fixés à 10 ans alors que, le déficit de la branche maladie se creuse de 2 milliards d’€ (-5,9 mds€ en 2012 et -7,9 Mds€ prévus en 2013). La FFMKR regrette également que cette stratégie nationale de santé oublie allègrement une très grande partie des professionnels de santé libéraux pourtant acteurs incontournables du système de soins.